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La démocratie est en ordre pour les capitalistes

L’opération politique autour de la mort d’Alfonsin

07/04/2009

L’opération politique autour de la mort d’Alfonsin

Le journal Clarin, et toute l’opposition « républicaine » a trouvé en Alfonsin une mort qui tombe bien pour leur croisade autour de l’idée du « consensus et du dialogue » : « Son esprit lui a incité, par exemple, ã négocier avec les militaires. Il n’a jamais regretté, malgré la baisse de légitimité que cela lui a coutée, car il était convaincu du fait que la geste de Pâques aurait fini par être une tragédie.

Ce même esprit lui a poussé, de façon surprenante, ã faire un pacte avec Carlos Menem en ce qui concerne la réforme constitutionnel en 1994 qui a permis la réélection de l’ex-président. Alfonsin supposait que sinon l’ex-président aurait voulu s’éterniser au pouvoir » (Van der Kooy, 1er avril). Dans les prochains jours, nous allons entendre sûrement, ã propos du 2 avril (commémoration de la guerre aux Iles Malouines), que la position de conciliation de l’ex-président Raul Alfonsin avec l’Angleterre c’était pour éviter la victoire d’une personne encore pire que Margaret Tatcher. Avec la Guerre aux Iles Malouines, l’ancienne mandataire de l’Angleterre a lancé l’offensive impérialiste partout dans le monde avec Ronald Reagan. Et s’ils continuent dans le parcours de l’histoire, nous nous n’étonnons pas du fait qu’ils justifient que l’UCR (le parti de l’ex-président Alfonsin), lorsqu’en 1976 Ricardo Balbín a dénoncé la « guérilla » et a déclaré qu’il « ne trouvait pas la solution », a frappé la porte des militaires en ayant comme but d’empêcher une tragédie dite encore pire que le gouvernement de Videla (qui fut un des dictateurs pendant les années 1976-1983).

L’opération de la classe dominante ã propos du bilan de l’histoire nationale pendant le gouvernement d’Alfonsin, cherche ã reconstruire le passé ã partir du besoin intéressé du présent des classes dominantes. Les multiples débats sur les moments de crise politique nationale pendant les dernières années ã chaque fois que la possibilité de gouverner a été mise en question est à l’ordre du jour, car on est face ã une crise historique du capitalisme mondial et au milieu de l’incertitude par rapport ã comment la crise va se manifester en Argentine.
« Alfonsin a joué un rôle très important lors de la crise de 2001 », a déclaré Duhalde ã propos de la négociation avec le parti de l’UCR afin de réunir l’Assemblée Législative qui lui a élu président en 2002, après les successives démissions qui ont suivi à la chute du gouvernement de De la Rua.

Tous ces moments où le “dialogue” et les “accords républicains” ont été revendiqués, cela a signifié, d’une manière où d’une autre, un accord entre ceux d’en haut pour faire payer la crise ã ceux d’en bas. Cela a été l’essentiel de la démocratie de ces 25 dernières années.

Les lois du pardon aux génocides, mises en place contre la volonté des milliers de personnes qui ont manifesté contre les « carapintadas », sont la base qui a permis le fait que, par exemple, 9000 agents de police continuent toujours en service depuis l’époque de Camps et Etchecolatz (deux génocides de la dictature des années 76/83), en tant que des agents du grand crime et qui tuent les jeunes pauvres sans aucune preuve, politique menée nottament contre les secteurs populaires. Le « consensus » entre Alfonsin et Menem a commencé bien avant que la signature du Pacte d’Olivos en 1994. Cet accord, qui a permis d’avancer la succession présidentielle, avait comme but (face à la crise capitaliste d’une inflation élevée et après la répression de la « révolte de la faim » qui a provoqué la mort de 14 personnes) la sortie réactionnaire des lois bipartidistes de « réforme de l’État » qui a inauguré la période de la prédominance du capital financier, de l’ajustement fiscal et de l’augmentation du chômage.

Les groupes économiques qui ont provoqué le « coup de marché » ont été bénéficiés avec la participation aux affaires de l’adjudication des entreprises publiques, l’échec des grèves contre la privatisation et le contrôle du capital étranger sur les télécommunications, l’énergie, le pétrol et les principales branches de l’économie nationale. La « sortie institutionnelle » à la crise de 2001, revendiquée par Duhalde, a fait possible le sauvetage des banquiers expropriateurs des gens qui avait des économies aux banques et le coup de la dévaluation qui a fait baissé le prix du salaire pour bénéficier encore aux exportateurs de l’industrie et de l’agro qui demandent maintenant une nouvelle dévaluation et un Dollar plus élevé par rapport au Peso (monnaie d’Argentine).

Le « consensus républicain » que demandent « Clarín » et « La Nación », des véritables usines des idées de l’opposition patronale, est maintenant l’idéologie avec laquelle la classe dominante veut établir un nouveau pacte, avec les Kirchners si c’est possible ou sans eux s’il est nécessaire, en ayant comme but une nouvelle dévaluation qui prendra une nouvelle tranche à la classe ouvrière, pour re-partager les revenus avec la bourgeoisie agraire et pour recomposer les relations avec le capital financier international avec le retour aux accords avec le FMI.

Nestor Kirchner – mais aussi les ministres Anibal Fernandez et Sergio Massa – a fait l’éloge de l’ex-président Alfonsin en disant qu’il était « un grand militant politique » qui avait « des convictions », en même temps qu’il a accusé le péroniste Solá d’avoir « trahi les drapeaus de toute sa vie ». Pour la première fois, depuis la négation de voter une loi proposée par les Kirchner au Parlement, le vice-Président Cobos et les Kirchner semblent se mettre d’accord sur un point : tous les deux essayent d’utiliser la mort d’Alfonsin contre un ennemi commun. Le pari de l’exécutif est de profiter de cette ranimation du radicalisme, exprimé par l’énorme quantité des gens qui se sont rassamblés devant le Parlement pour le funèbre de l’ex-président Alfonsin, pour émeriser le duo De Narvaez-Solá, car Kirchner voit que leur popularité augmente aux enquêtes de Buenos Aires et cela met en danger ses aspirations électorales. De son côté, le vice-Président Cobos a déjà initié sa propre campagne électorale : « Alfonsín m’a demandé de retourner au parti de l’UCR ». Après il y a Eduardo Duhalde qui, lui aussi, encourage cette idée de « la reconstruction des partis », mais tout en sachant que le leadership de Cobos ne serait possible que pour les présidentielles. Il cherche ã vaincre les Kirchner, pendant ce temps, tout en rassemblant les « péronistes dissidents » pour les élections parlementaires du 28 juin 2009, d’où il pourra récolter les candidats pour les présidentielles du PJ.

La centre-gauche dans le chemin le plus long pour finir avec un des factions capitalistes

Si le PJ et l’UCR ont fait des accords qui tournaient le dos aux travailleurs au moment des grandes crises nationales, c’est aussi le surgissement de certaines alliances de centre-gauche qui ont menacé de « dépasser le bipartidisme ». C’est exactement cela que proposent Pino Solanas et Claudio Lozano de « Pryecto Sur », proches de la Fédération Agraire ; ainsi que ceux qui, après l’affaiblissement du gouvernement, ont émigré tel que le maire Sabatella de Morón et l’organisation « Libres del Sur ». L’histoire a déjà montré que ces alternatives finissent par porter secours aux différentes factions capitalistes. On l’a vu dans les années 90, au moment où le « Frente del Sur » de Solanas avec Chacho Alvarez a émergé contre la « corruption » qui serait à l’origine de tous ces problèmes, c’est ã dire, contre le maniement malhonnête des gouvernements capitalistes et non pas contre ses intérêts de classe.

Nés en tant qu’anti-ménemistes, ils ont dérivé après dans le Frepaso – tout en laissant Solanas derrière eux – pour donner une survie à l’UCR dans l’Alliance et donc contribuer ã mantenir au gouvernement la continuité des politiques des privatisations et de la convertibilité. Ces alliances visent toujours ã séduire les secteurs progressifs des classes moyennes, non pas en leur proposant un alliance avec la classe ouvrière, mais avec les capitalistes. On peut voir cette dépendence des organisations politiques de la petite-bourgeoisie par rapport aux grands partis de la classe dominante dans le fait que l’on ne trouve pas des véritables différences dans leurs programmes. Claudio Lozano, pendant qu’il critiquait la politique monétaire des Kirchner, a affirmé que « si le gouvernement ne change pas sa politique monétaire, qui permet la fuite des capitaux, on ira vers une dévaluation plus brusque. Et biensûr qu’il est mieux d’avancer vers une dévaluation brusque au lieu d’une dévaluation graduelle avec la vente des retenues ã des prix pas chères » (Journal Critica, 29 janvier 2009). On n’affirme qu’une « dévaluation brusque est plus favorable » uniquement si on adapte le programme aux besoins de « garder les revenues » afin d’améliorer la situation des capitalistes, malgré les conséquences qu’une dévaluation aurait sur les salaires des travailleurs. Pour éviter la fuite des capitaux il faut le contrôl et l’expropriation des banquiers, avec la nationalisation de la banque. Ce n’est que ce programme qui peut donner une vrai solution à la classe ouvrière et au peuple pauvre, tout en mettant la totalité de l’épargne nationale en fonction de la planification de l’économie en faveur de la majorité.

On peut dire la même chose par rapport à leur programme envers « l’agro », qui théoriquement vise ã satisfaire les dits besoins des « petits producteurs » (patronaux) sans toucher aux intérêts des grands bourgeois de l’agro. C’est leur politique des « retenues segmentées » qui leur a fait voter contre la résolution 125 avec l’opposition patronale. Ils ont dénoncé le fait que les grandes entreprises qui commercialisent des produits ne paient pas d’impôts à l’État. Cependant, ceci ne leur fait pas arriver à la conclusion qu’il faut se battre pour le monopole étatique du commerce extérieur, pour l’expropriation des 7 grandes entreprises qui contrôlent le 80% du commerce de grains, telle que Cargill ou Dreyfus. Ils ne proposent que l’installation d’un « bureau d’achat de grains qui soit un organisme témoin dans le marché (pour intervenir lorsque les bénéfices des exportateurs soient trop élevées, tout en régularisant l’offre et la demande) ou pour garder des stocks minimun d’aliments » (Blog corteporlozano.blogspot.com, le 3 mars 2009). C’est ã dire, un programme de conciliation avec le capital agraire et les grands propriétaires de terres. Sans toucher aux propriétés de ces capitalistes, les mots de Solanas par rapport au fait que « la famine est un crime évitable, car le pays a tous les moyens pour finir avec ce malheur » n’ont aucun sens.

Un parti politique de la classe ouvrière fac à la crise capitaliste

Les luttes de résistance que la jeune génération d’ouvriers commence ã mettre en place contre les licenciements et les suspensions de postes, comme par exemple chez Iveco, Gestamp et les différentes entreprises de l’automobile, sont très importantes pour la défense de l’emploi et des salaires. Mais les luttes dans chaque entreprise séparément ne peut pas donner des victoires durables, car le fait que la crise soit de plus en plus profonde veut dire qu’il y aura des branches entières de l’économie qui vont baisser énormement la production. Ceci nous annoce qu’il faudra des réponses simultanées de l’ensemble des travailleurs, telle que le contrôle ouvrier de toute une branche. De la même manière, les organisations déjà acquises, comme par exemple celle des délégués du Métro, constituent un très grand appui, non pas parce que depuis une seule entreprise ou un seul syndicat il sera possible de résoudre tous les problèmes, mais parce que nous allons affronter une crise généralisée et ces exemples peuvent faire un contagion pour que dans tous les lieux de travail nous commençons ã reconstituer l’unité des travailleurs, qui sont aujourd’hui divisés entre CDI et CDD, tout en forgeant des nouvelles organisations. Ces exemples de résistence et d’organisation syndicale sont un très important entraînement dans la lutte des classes, une préparation du programme et du parti dont la classe ouvrière en lutte en a besion pour faire payer cette crise aux capitalistes, et devenir, donc, le sujet politique, la direction de toutes les classes exploitées dans le chemin du gouvernement des travailleurs, c’est ã dire, un parti révolutionnaire.

C’est tout ã fait dans ce sens que l’on répéte notre proposition ã toutes les organisations qui sont clairement pour l’indépendence politique de classe afin de présenter un collectif des travailleurs et de l’extrême gauche pour une sortie anticapitaliste et socialiste.

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