Communiqué du PTS
Bilan ã chaud de la Rencontre nationale du syndicalisme combatif et lutte de classes en Argentine
17/03/2014 Pour une grève nationale et l’organisation d’actions ouvrières
4.000 personnes ont répondu présent à l’appel lancé pour la Rencontre Nationale du syndicalisme combatif et lutte des classes qui s’est tenue au stade couvert d’Atlanta ã Buenos Aires le samedi 15 mars. La Rencontre a été ouverte par Claudio Dellecarbonara, délégué du métro de la capitale et membre de la direction nationale du Parti des Travailleurs Socialistes (PTS).
Ont suivi des interventions de Rubén « Pollo » Sobrero, cheminot et dirigeant du syndicat du rail de la ligne de Haedo, de Carlos « Perro » Santillán, du syndicat des communaux de Jujuy (SEOM), de Raúl Godoy, ouvrier de Zanon et membre de la direction du PTS ainsi que de Javier « Poke » Hermosilla, dirigeant de la section syndicale [« Comisión Interna »] de la multinationale de l’agroalimentaire Kraft.
Les intervenants ont commencé par saluer la grève des enseignant-e-s qui secoue actuellement la province de Buenos Aires, et ont critiqué l’ensemble des directions syndicales, y compris celle de Hugo Moyano. Cela ne les a pas empêché de les interpeller et d’exiger un plan de lutte national dans le cadre des négociations salariales annuelles [« paritarias »]. Cette grève devrait également se positionner contre la vague de licenciements et pour l’acquittement des ouvriers du pétrole de Las Heras, condamnés à la perpétuité
Dans son discours d’ouverture Javier Hermosilla a souligné combien l’objectif était « de poursuivre avec la méthode des piquets de grève et les barrages routiers, comme on l’a déjà fait lors de la grève générale du 20 novembre 2012 [appelée à l’époque par Hugo Moyano et Pablo Micheli, représentants de deux des branches des directions syndicales opposées au gouvernement Kirchner], tout en défendant une option indépendante de Moyano et de Micheli et d’imposer l’ensemble de nos revendications. C’est ce que nous avons fait ã nouveau lorsque nous avons été plusieurs milliers de travailleurs, aux côtés des courants d’extrême gauche, ã dresser des barrages routiers sur les grands axes d’accès à la capitale comme l’autoroute Panaméricaine, l’avenue General Paz et le Pont Puyrredón, afin d’exiger l’acquittement des ouvriers du pétrole de Las Heras. C’est ce qui a provoqué la fureur de Sergio Berni [ministre de l’Intérieur] et de la présidente Cristina Kirchner qui sont tous deux montés au créneau sur les chaînes publiques pour nous attaquer ».
Raúl Godoy a annoncé que « tout en exigeant une grève et un plan de lutte contre la politique austéritaire et de criminalisation des mouvements sociaux du gouvernement, le PTS et l’ensemble des courants syndicaux que nous animons vont continuer leur combat pour reconquérir les syndicats, les placer au service du monde du travail et en expulser la bureaucratie. Et dans ce combat, on peut compter sur une nouvelle arme, en l’occurrence les députés du Front de Gauche et des Travailleurs [FIT] ».
Les débats se sont poursuivis en commissions. La Rencontre s’est terminée par une assemblée plénière au cours de laquelle ont été lues les différentes motions majoritaires et minoritaires qui avaient été validées en commissions et qui ont été soumises au vote des travailleur-euse-s. C’est au cours du plénier que sont intervenus des représentant-e-s d’entreprises en lutte comme Kromberg (câblage automobile, province de Buenos Aires), Liliana (électroménager, Rosario) ainsi que Valeo (sous-traitance automobile, Córdoba). Angélica Laguna, députée provinciale du FIT de Neuquén, Christian Castillo, pour la province de Buenos Aires, sont également intervenus aux côtés de Nicolás del Caño, député national.
La Rencontre a ratifié les résolutions suivantes :
1. Solidarité active en direction des luttes en cours, notamment à l’égard de la grève enseignante de la province de Buenos Aires et les luttes qui sont menées contre les licenciements et les mise-à-pieds comme ã Kromberg et Volkswagen [Córdoba].
2. Dénoncer la trêve passée entre les directions syndicales et le gouvernement. Exiger de la CGT et de la CTA [les deux principales confédérations du pays] une grève nationale et un plan de lutte pour faire reculer le gouvernement dans sa politique austéritaire.
3. Appeler ã une Journée d’action issue de la Rencontre. Appuyer la Journée nationale du 9 avril pour l’acquittement des travailleurs du pétrole de Las Heras dans le cadre de la lutte contre l’austérité.
4. Organiser la direction provisoire d’une Coordination nationale ouverte des secteurs combatifs et antibureaucratiques. Dans le même sens, développer des Rencontres provinciales et régionales.
5. Une résolution spécifique d’appui à la grève de l’éducation.
6. Une résolution internationaliste de soutien à la grève historique des ouvrier-e-s de Panrico de Barcelone.
16/03/14
Ici le lien pour découvrir les principales interventions de la Rencontre, notamment celle de Godoy (Zanon), Hermosilla (Kraft), Sobrero (rail), Castillo, Pollo (ouvrier de Liliana), Leonardo (ouvrier de Valeo), Silvio « Chopper » Egüez (du syndicat des travailleurs du sucre de la province de Jujuy, Santillán SOEM) ainsi que de Lorena Gentile (Kraft) : http://www.pts.org.ar/Masivo-Encuentro-Sindical-Combativo-exige-paro-nacional-y-convoca-jornada-de-cortes-y-piquetes