FT-CI

Émeutes ã Amiens Nord

Solidarité avec nos frères et sœurs de classe contre la répression du gouvernement PS !

20/08/2012

Par Loïc Guillaume

Les forces de « l’ordre » ont encore montré cette semaine de quel ordre elles sont la milice.

Dimanche dernier, ã Fafet-Brossolette au Nord d’Amiens, la BAC est venue interrompre une famille en pleine cérémonie de deuil, soit disant pour effectuer un énième contrôle d’identité sur un automobiliste. Les flics ont entouré la voiture avec une grande violence, lançant même des gaz lacrymogènes. Révoltés par cette humiliation de plus, les habitants ont réagi en s’opposant à la police puis la gendarmerie jusque dans la nuit, puis ã nouveau de lundi ã mardi.

Un quartier militarisé

Depuis, tout le dispositif répressif et réactionnaire prêt à l’emploi dans ces cas-là a été déployé : 250 policiers et CRS en robocops, avec camions, lances ã eau, grenades et flash-ball, appuyés sur le matraquage médiatique contre les « jeunes » et « l’insécurité ». Et la répression ne s’arrêtera pas ã cette démonstration de force dans la rue : dès aujourd’hui, les arrestations ont commencé, les policiers s’appuyant sur des clichés pris par hélicoptère lors des affrontements. Ensuite viendront les peines disproportionnées, les attaques contre les familles [1] , la tentative de l’État impérialiste Français de resserrer bien fort le couvercle de la marmite explosive constituée par ses 170 ghettos où sont entassées plusieurs générations de travailleurs immigrés venus souvent des anciennes colonies et traitées comme des « indigènes » dans leur propre quartier. Lors du grand mouvement de révolte à l’automne 2005, qui avait mobilisé des centaines de cités, la bourgeoisie avait même déclaré l’état d’urgence, ce qui ne s’était plus fait... depuis la guerre d’Algérie. Un message clair en direction d’habitants essentiellement originaires d’Afrique, et qui porte la mémoire de la violence coloniale. A Fafet-Brossolette par exemple, le quartier a été fondé par l’installation de mille harkis rapatriés après la guerre d’Algérie en 1962. L’armée avait à l’époque décidé de les confiner dans une prison désaffectée pour cause d’insalubrité, ã raison d’une cellule par famille. Ils y seront restés trois ans avant la construction à la va vite des bâtiments actuels. Amiens Nord était alors devenu l’une de ces banlieues où le capitalisme français entasse la misère et le chômage qu’il produit.

Les banlieues, expressions urbaines de l’impérialisme français

« Amiens-Nord, c’est (...) des paumés des camés des ratés des rangés des dérangés des RG, une fresque ã peindre terrible, quatre décennies d’immigration et des milliers d’existences d’espérances de souffrances anonymes, qui tombent dans l’oubli au présent, sans traces ni mémoire, tant les historiographes sont occupés ailleurs, ã prêter leur plume, pardon : à la vendre aux patrons et ministres ». C’est François Ruffin, le journaliste de là -bas-si-j’y-suis, qui écrit ces lignes dans son livre sur ce quartier qu’il connaît bien [2] . Créées notamment à l’époque des indépendances pour accueillir une main d’œuvre nécessaire à l’industrie des trente glorieuses, les banlieues servent encore aujourd’hui de réservoir de travailleurs et travailleuses sous-payés, assumant les tâches les plus ingrates. Il s’agit du visage intérieur de la politique impérialiste hexagonale ; une politique qui s’est exprimé, si on ne se réfère qu’aux cours des dix dernières années (en invoquant le plus souvent la défense des droits de l’homme), par des interventions militaires directes en Afghanistan, en Côté d’Ivoire, ã Djibouti et dans la Corne de l’Afrique, au Liban ou encore en Lybie. Tout en sachant qu’au quotidien, l’ordre néocolonial est maintenu via des régimes amis, que la bourgeoisie française arme pour ne pas avoir ã endosser la responsabilité des violences – de la guerre du Biafra à la guerre civile ivoirienne de l’an passé, en passant par le génocide rwandais. Au début du processus révolutionnaire tunisien, la France fournissait des grenades lacrymogènes ã Ben Ali, et lui proposait son « savoir-faire » répressif ! C’est que, dans les pays du « pré-carré africain » de la France, quelques multinationales hexagonales tiennent la quasi-totalité des secteurs stratégiques (pétrole, mines, transports, matières premières agricoles), et engrangent chaque année des milliards d’euros de bénéfice sur le dos des travailleurs et des ressources d’Afrique. Alors, pour l’État qui les sert, pas question de tolérer la moindre remise en question cet ordre néocolonial, ni là -bas, ni de la part des immigrés installés sur son territoire.

La répression pour camoufler la violence capitaliste

Manuel Valls, le Claude Guéant du gouvernement Hollande, est venu montrer les muscles mardi dernier. « La loi et l’ordre républicain doivent retrouver leur place ã Amiens », a-t-il déclaré devant les journalistes, avant de décamper sous les huées des habitants ã qui il refusait un entretien [3] . Petites phrases et grandes manipulations, le tout sous protection policière, avant de rentrer ã Paris. En la matière comme en ce qui concerne l’austérité, on ne voit pas bien la différence entre le gouvernement « socialiste » et le précédent. Ce que Valls ne dira jamais, ce sont les provocations quotidiennes, les bavures et les meurtres. On se souvient des deux adolescents morts en fuyant la police ã Clichy-sous-Bois en 2005, de Hakim Ajimi tué ã Grasse en mai 2008, ou encore du jeune homme bastonné ã mort ã Grenoble l’été 2010 – quelques exemples sur une liste trop longue. Dans toutes ces affaires, les policiers n’ont écopés que de peines avec sursis. Et c’est pourtant pour ces derniers qu’on nous propose de s’inquiéter, et que Hollande interrompt ses vacances ! Les 400 000 licenciements annoncés à la rentrée ne l’empêchent pas de dormir. Alors que les annonces de réductions budgétaires se multiplient, avec notamment le non remplacement de 2 fonctionnaires sur 3 (c’est pire que sous Sarkozy !), et que le prochain budget devrait constituer un véritable plan d’ajustement structurel, le nouveau président a même annoncé « des moyens supplémentaires pour la gendarmerie et la police » ! En période de crise, seule la répression et les discours réactionnaires qui la justifient sont en hausse. Un rapport remis ã Hollande le 25 juin signale d’ailleurs l’explosion des violences policières – auxquelles il faudrait encore ajouter toutes celles qui ne sont pas recensées [4] . Et, reprenant une mode lancée par Sarkozy, le gouvernement PS a fait attaquer cet été plusieurs campements Rroms, pratiquant même le renvoi en charter !

C’est la mère de Nadir, le jeune homme dont les funérailles ont été attaqués par la BAC ce dimanche, qui résume le mieux cette situation : « [Valls] n’a parlé que des policiers blessés pour dire que c’était intolérable. Il ne s’intéresse pas au fait que les policiers nous traitent comme des animaux ».

Il y a, en effet, des habitants ã Fafet-Brossolette, des habitant-e-s qui représentent le secteur le plus exploité de la société. Des habitants constamment invisibilisés, « regardés, éternellement, ã travers les lunettes de l’ordre et de ses forces, (...) une humanité réduite ã son rôle de suspect, avec, toujours, la caméra au poing, (...) avec des journalistes embarqués ã bord des voitures de police, comme pour une guerre sur un territoire étranger » [5]. Au Nord d’Amiens comme dans tous les ghettos, il y a officiellement 45% de chômage, et près de 70% pour les moins de 25 ans. Les quartiers sont structurellement sous équipés en crèches, en écoles, en transports publics, et l’accès aux soins y est bien plus difficile qu’ailleurs. Pour se rendre sur leur lieu de travail en ville, les habitant-e-s qui ont la chance d’avoir un emploi mais pas celle d’avoir une voiture sont obligés de perdre des heures dans des transports bondés et défectueux.

Dans les ghettos, la dignité se gagne contre les patrons, leur État et leur police

Après une série d’émeutes et de mobilisations antiracistes dans les années 1980 [6] , les socialistes alors au pouvoir avaient lancé ce que l’on appelle aujourd’hui encore la « politique de la ville ». Cette farce publicitaire visait ã faire croire que l’État allait désormais s’occuper des quartiers, en même temps que le PS s’inféodait une partie des secteurs qui y étaient mobilisés, en essayant d’y construire un réseau et une clientèle, comme l’association SOS-racisme. Depuis, les plans d’urgence, contrats de cohésion sociale et autres zonages prioritaires se succèdent au rythme des élections (et parfois des émeutes), sans que rien de concret ne soit accompli. Pire, les budgets de la politique de la ville ont le plus souvent servi ã transférer sur le secteur associatif des activités autrefois de service public, comme la protection maternelle et infantile ou l’alphabétisation. Et il n’a échappé ã personne que les zones prioritaires bénéficiaient surtout aux entreprises qui s’y sont installées, exonérées d’impôts en échange de soi-disant embauches qui ne sont jamais venues ! Main dans la main, la droite et la gauche bourgeoises oscillent entre la répression et la poudre aux yeux vis ã vis des quartiers, et cela précisément parce que les contradictions sociales qui s’y expriment mettent ã nu l’exploitation et la violence qui sont au cœur même de leur système – un système qui va l’exploitation des sous-sols africains jusqu’aux usines de PSA, où d’ailleurs sont exploités un grand nombre de travailleurs immigrés.

Les mensonges et les camouflages de cette prétendue politique de la ville n’ont cependant jamais empêché des explosions de révolte contre le harcèlement policier, les habitants revendiquant leur droit à la dignité. La seule histoire de Fafet Brossolette suffirait à le prouver : en 1982, provocation et injures raciales lors d’un enterrement (déjà ...) avait débouché sur une manifestation sauvage en direction de la préfecture. En 1994, 1997, 2007, 2009, on trouve trace de ces étincelles. A l’échelle du pays, la révolte de 2005 était venu rappeler les conditions d’existence de ces secteurs les plus exploités et marginalisés du prolétariat. Secteurs qui ont la particularité de subir en plus de l’exploitation une oppression raciste qui sert à l’isoler du reste des exploités, et ã faire oublier que la France tire aujourd’hui encore plus de richesse du continent africain qu’au temps de la colonisation. Ce qui s’est passé à l’automne 2005, par le niveau de généralité atteint par le mouvement, prouvait en outre l’existence d’une conscience commune d’appartenance sociale à l’échelle des banlieues, sans pour autant que cette révolte se traduise, par la suite, sur le terrain des entreprises et des usines afin de donner voix et corps ã un soulèvement qui était condamné à l’isolement en se limitant aux quartiers. à l’échelle des banlieues. En Angleterre aussi – l’autre grande bourgeoisie impérialiste d’Europe –, en août dernier, les ghettos qui entourent Londres et les grandes villes britanniques s’étaient enflammés.

Les organisations ouvrières et étudiantes doivent entendre la colère des jeunes d’Amiens !

A chaque fois, en plus du déferlement réactionnaire des médias (qui ne font que suggérer ce que le FN dit clairement, et a répété cette semaine), un certain nombre de messieurs viennent faire part de leur expertise sur la question. En anthropologues, ils décortiquent l’émeute, cherchent ã découvrir ce qui s’y jouent, et ergotent de façon ã déterminer si elle est « politique » ou non. C’est que, pour eux, la politique se limite au vote lors des élections bourgeoises. Cet endoctrinement vise ã enfermer les révoltes épisodiques des quartiers dans un isolement dramatique, qui laisse le champ libre au déferlement des interprétations réactionnaires et permet la reproduction de la fracture entretenue par la classe dominante au sein même des exploités. Cette marginalité des quartiers au sein même du mouvement social est évoquée par François Ruffin : « « Nanar » Cordou et ses camarades du PCF se sont effacés de la scène. Les missionnaires chrétiens, eux aussi, se sont éclipsés, et le très actif prêtre ouvrier d’hier n’a trouvé aucune relève (l’évêché a d’ailleurs supprimé le poste). Aucun mouvement, politique, syndical, cantonné au centre-ville, à la petite bourgeoisie, n’a fourni des cadres en remplacement » [7] .

En 2005, les organisations à la gauche du PS avaient créé des comités unitaires contre le traité établissant une constitution pour l’Europe, par lequel le patronat voulait approfondir les mécanismes d’exploitation organisés par l’UE. Pourtant, quand les cités se sont embrasées, les positionnements clairs en faveur des jeunes ont fait défaut. Le PCF, et même Lutte Ouvrière, reprenait à leur sauce le rhétorique médiatique sur les casseurs, le premier pour défendre le « service publique » (! !), la seconde en évoquant le lumpen prolétariat. La LCR exprimait vaguement sa solidarité, sans rien faire de concret. Au moment où le gouvernement rétablissait l’état d’urgence, il aurait pourtant été élémentaire que les organisations du mouvement ouvrier et étudiant, ã commencer par l’extrême gauche, exprime, par des rassemblements ou des manifestations, leur opposition à la politique de répression de Chirac-Villepin-Sarkozy et leur solidarité avec la révolte. Il se serait agi de la seule voie pour commencer ã proposer, ne serait-ce que dans la propagande, une issue commune, dans les luttes sociales, à la rage, au désespoir et à la colère des jeunes de banlieues.

Avec le développement de la crise capitaliste et le terrain ouvert par elle aux divisions et à la recherche de boucs émissaires – phénomène largement exploité par l’extrême droite –, plus que jamais la question de l’unité de tous les travailleurs et des couches populaires est capitale, quelle que soit leur origine ou lieu d’habitation. La montée du chômage et de la misère, heurtée ã une répression croissante, donneront lieu ã de nombreuses explosions de colère et de révolte plus que justifiées de la part des jeunes et des couches les plus exploitées du prolétariat. Les évènements d’Amiens n’en sont qu’un premier symptôme. Mais ce n’est qu’en brisant leur isolement et en participant ã un mouvement d’ensemble, aux côtés des autres travailleurs, avec ou sans emploi, que toute cette énergie pourra être mise au service d’une inversion du rapport de forces, qui commence ã pouvoir régler la « question des banlieues » et s’opposer efficacement à la dégradation constant des conditions de vie, qui fasse payer la crise aux capitalistes, mette ã bas leur système et ouvre la voie ã une société sans exploitation ni oppression.

Dans l’état actuel des choses, les habitants des quartiers entretiennent, dans une certaine mesure ã juste titre, une grande méfiance envers les organisations politiques. D’un côté, les partis bourgeois utilisent épisodiquement quelques banlieusards pour faire croire à leur respect de la « diversité ». De l’autre, le PCF a gouverné pendant cinquante ans nombre de « banlieues rouges » où il a administré le capitalisme tout en conservant une rhétorique populiste, et en installant tout un système clientéliste de distribution des maigres avantages (logements sociaux, postes, colonies de vacances, etc.). C’était le couvercle nécessaire à la marmite.

La question posée aujourd’hui est alors de savoir si, au moment où cette médiation historique s’affaiblit (le PCF a par exemple perdu nombre de ses circonscriptions lors des dernières législatives, au profit du PS), les révolutionnaires seront capables d’aider ã faire converger le combat de tous les travailleurs et de la jeunesse et de gagner ainsi la confiance des secteurs les plus radicalisés et conscients des banlieues.

Cela demande de faire des démonstrations, mais aussi de se battre au quotidien pour imposer aux organisations du mouvement ouvrier un programme en ce sens , défendant le partage du temps de travail entre tous, l’embauche massive dans le secteur public, la régularisation de tous les sans-papiers, la dissolution des forces répressives, l’abrogation de toutes les lois racistes et xénophobes.

S’adressant aux révolutionnaires français juste après la Première Guerre mondiale, Léon Trotsky répétait souvent que la lutte implacable contre l’impérialisme de « leur » bourgeoisie serait la preuve de l’existence d’un parti vraiment révolutionnaire en France. En allant dans le même sens, alors que près d’un siècle supplémentaire d’histoire impérialiste a installé dans les banlieues plusieurs générations d’immigré-e-s, on pourrait dire que la preuve de la présence en France d’un tel parti sera donnée lorsque les secteurs radicalisés de toutes les cités lui accorderont leur confiance.

Levée des poursuites contre les jeunes qui ont été arrêtés !

A bas la répression policière ! Dissolution de la BAC !

Pour la mise en place de la solidarité la plus large des organisations ouvrière et étudiantes contre les victimes de la répression ã Amiens et contre la mise en place des « zones de sécurité prioritaires » de Valls !

    [1] En Angleterre après les émeutes d’août dernier, des familles avaient été expulsés de leur logement social, s’étaient vu couper toute aide de l’Etat, etc.

    [2] François Ruffin, Quartier Nord, Fayard, 2006, cité par Camille Poloni, « Amiens Nord. Des paumés des camés des rangés des dérangés des RG », Bonnes Feuilles, 14/08/2012

    [3] Voir la vidéo

    [4] http://www.bastamag.net/article2543.html

    [5] François Rufin, op. cit.

    [6] Une grande « marche pour l’égalité et contre le racisme », surnommée « marche des Beurs », avait ainsi relié en 1983 Marseille ã Paris, dans une démonstration de force contre l’État policier et raciste.

    [7] Opus cité. Si Ruffin a raison de critiquer l’éloignement du mouvement syndical et des organisations politiques de « gauche », on ne peut pas être d’accord avec lui quand il conclut que celles-ci ne s’adressent qu’à la petite bourgeoisie. C’est aussi au sein même du prolétariat, entre secteurs plus ou moins intégrés, que la division s’opère.

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