Pour une candidature ouvrière du NPA aux élections présidentielles
Le parti doit disputer au réformisme, aux politiciens bourgeois et ã Le Pen le vote ouvrier et populaire
06/06/2011
Dès les années 1980 certains avaient fait leur « adieu au prolétariat ». Au tournant de la décennie 1980-1990 d’autres s’étaient hâtés de décréter la « fin de l’histoire ». Au cours des vingt dernières années les porte-flingue idéologiques de la bourgeoisie ont cependant été contraints de reconnaître que « les mouvements sociaux » existaient bel et bien, que la classe ouvrière n’avait pas disparu et qu’elle recommençait même à lutter. Dernièrement ils ont y compris dû reconnaître qu’il fallait aussi compter sur la « révolution », au moins en tant que processus de subversion de l’ordre établi tel qu’on peut aujourd’hui le voir à l’œuvre dans le monde arabe.
En France les grands moments de conflictualité ont montré, en novembre-décembre 1995 ou lors du mouvement de cet automne, la centralité objective et subjective du mouvement ouvrier et notamment des bastions clé du salariat industriel et des services (transports, énergie, grande distribution, etc.). Plus globalement si 1995 a symbolisé le premier point d’inflexion face à l’offensive du capital de « l’ère néolibérale » et l’automne 2010 la première réponse massive du mouvement ouvrier à la crise (avec la grève générale en Gwadeloup de 2009 et les grèves générales grecques de 2009-2010), cela tient avant tout au déploiement de force du mouvement ouvrier même si jusqu’au bout la bureaucratie syndicale a pu éviter la perspective de la grève générale qui aurait mis sérieusement ã mal le pouvoir de la bourgeoisie.
En 2007 Sarkozy a essayé de draguer le vote ouvrier en s’adressant avec démagogie à la « France qui se lève tôt ». Il a pu le faire avec d’autant plus de succès que le PS délaisse consciemment son électorat traditionnel au profit des jeunes diplômés et des classes moyennes. Le Pen de son côté reprend dangereusement ã son compte un certain nombre de revendications ouvrières et populaires en les mettant ã sa sauce.
Afin de répondre ã cette situation, après l’automne du mécontentement qu’a vécu le pays, le printemps arabe et le mouvement de la jeunesse de l’Etat espagnol le NPA se doit d’être, lors des prochaines échéances électorales, le porte-voix le plus conséquent et radical des luttes qui remettent sur le devant de la scène en ce début de XXI° siècle ce qui a fait l’histoire du mouvement dont nous nous revendiquons : le combat pour l’émancipation sociale et la révolution.
C’est en ce sens que nous sommes convaincus que le meilleur moyen pour appuyer ce discours et pour l’incarner serait que le parti présente pour l’élection présidentielle un/e candidat/e ouvrier/e afin de porter ce message : oui, aujourd’hui encore, la lutte de classe existe, le patronat est plus agressif que jamais et depuis les tribunes électorales auxquelles nous participons (élection présidentielle et élections législatives) nous voulons nous faire l’écho des bagarres ouvrières, sociales et populaires qui se livrent au quotidien contre la bourgeoisie et son Etat, ici comme ailleurs.
En tant que Courant Communiste Révolutionnaire-Plateforme 4 nous proposons que le candidat ouvrier du parti pour les présidentielles de 2012 soit Vincent Duse. Vincent est un militant du mouvement ouvrier depuis le début des années 1980. Il travaille depuis 1991 dans une des plus grosses usines de France (Peugeot Mulhouse, 10.000 ouvriers). Ancien secrétaire du syndicat sur son usine pendant 10 ans entre 2000 et 2010 c’est un dirigeant cégétiste reconnu sur PSA et l’ensemble du bassin industriel mulhousien. Non encarté à la LCR avant la fondation du parti il est de ces travailleurs qui ont répondu avec enthousiasme à l’appel de construction du NPA dès le début. Il représente en cela ces camarades convaincus que le parti peut et doit être l’expression anticapitaliste de la classe ouvrière et du salariat dans sa lutte contre le patronat.
Nous invitons les camarades ã se prononcer pour que les campagnes électorales de 2012 (présidentielle et législatives) soient portées par des figures ouvrières du parti et, le cas échéant, pour ce qui est de la présidentielle, par Vincent Duse, ouvrier communiste révolutionnaire, OS ã PSA Mulhouse.