Tribune de la PF3 parue dans L’anticapitaliste N° 271
Pour une nouvelle orientation et une nouvelle direction, en rupture avec l’adaptation à la gauche réformiste
17/01/2015
Le débat préparatoire au congrès présente un paradoxe. Alors qu’une minorité du parti autour de la seule P1 continue ã revendiquer l’orientation de la majorité sortante, les militantEs qui s’y opposent se retrouvent éclatés entre quatre plateformes distinctes.
Nous avions souhaité un cadre commun avec les camarades ayant formé les plateformes 4 et 5. Nous prenons acte de leur choix inverse, mais ne renonçons pas ã mettre en œuvre les convergences importantes entre nous, notamment sur la nécessaire rupture avec une orientation polarisée par l’interpellation des réformistes et sur l’objectif d’un NPA révolutionnaire, utile et implanté dans le monde du travail et la jeunesse.
Pour ce qui est des camarades de la P2, ils et elles seront confrontés au congrès ã un choix incontournable”‰ : soit servir de roue de secours à la P1 pour poursuivre les mêmes politiques (comme c’est actuellement le cas autour du collectif 3A), soit permettre que s’exprime la volonté majoritaire des militantEs d’engager une rupture avec celles-ci.
Voilà l’enjeu immédiat de ce 3e Congrès”‰ : savoir si pourra – ou non – s’y dégager une nouvelle majorité, qui rompe radicalement avec l’orientation des trois derniers congrès et qui dote le NPA d’une orientation permettant de relancer la construction du NPA sur des bases ouvrières, révolutionnaires et indépendantes. Une nouvelle majorité qui”‰ :
– ”‰Défende une orientation réellement indépendante des appareils réformistes, politiques comme syndicaux, et oppose à leur politique de collaboration de classes une orientation de défense intransigeante des intérêts de l’ensemble des exploitéEs et des oppriméEs”‰ ;
– Vise ã construire une organisation révolutionnaire non seulement en France, mais comme partie indissociable de la construction d’une organisation révolutionnaire internationale, et milite ainsi pour un regroupement des révolutionnaires issus de différentes traditions sur la base de campagnes communes et de discussions programmatiques”‰ ;
– Ait pour priorité les tâches de construction et d’intervention dans la classe ouvrière et dans la jeunesse, et présente dans chaque échéance électorale une option anticapitaliste et révolutionnaire indépendante.
La crise de la gauche sociale-libérale et réformiste – laissant un espace à l’émergence du FN, mais aussi ã des phénomènes de radicalisation – doit nous alerter sur l’urgence d’une réorientation globale.
Le choix qui se pose devant nous peut se résumer ainsi”‰ : assumer pleinement notre rupture avec une gauche profondément adaptée aux institutions et discréditée aux yeux des travailleurs et des couches populaires ou continuer ã être submergés par la crise que subit cette même gauche.
Une telle rupture ne peut pas se limiter ã des changements de formule (« ”‰opposition du monde du travail”‰ » à la place d’opposition de gauche, « ”‰gouvernement anticapitaliste”‰ » à la place de gouvernement anti-austérité, etc.) comme le propose en grande partie la P2.
L’évolution de la situation en Grèce, avec l’avènement probable d’un gouvernement Syriza autour d’un programme assez minimal, présenté encore hier comme la matérialisation de la perspective de « ”‰gouvernements anti—austérit锉 », ne fera qu’accélérer les événements en Europe, ainsi que l’expérience des masses avec ce type de formation. Les défis vont donc être considérables et on ne pourra pas se passer d’un bilan d’une politique qui a profondément affaibli le NPA. Voilà le sens du vote P3 lors de ce congrès.