FT-CI

Après plus d’un mois de grève générale et d’affrontements

Mayotte : le NPA doit être à l’initiative d’une mobilisation anticolonialiste et anti-impérialiste unitaire maintenant !

06/11/2011

Par Christian Faucomprez

Une colonie française dans l’Océan indien

Mayotte est constituée de 2 îles de l’archipel des Comores, situé au nord-ouest de Madagascar, dans l’Océan indien. Département français depuis le 31 mars 2011, elle est composée de 19 cantons et 17 communes. Sa population est de 200.000 habitants, pour une superficie de 376 Km2. Mayotte est constituée de 2 îles principales : Grande Terre et Petite Terre. Elle fut acquise par la France en 1841. En 1974, la France organisa aux Comores un référendum sur l’indépendance de l’archipel. Contrairement aux habitants des autres îles qui accédèrent à l’indépendance, les Mahorais votèrent pour le maintien au sein de la république française. Un second référendum ã Mayotte, en 1976, confirma ce résultat ã 99,4% des votants. Néanmoins, l’Union des Comores continue de revendiquer Mayotte.

Un département de seconde zone en butte à la répression depuis plus d’un mois

Les moyens de subsistance traditionnels des Mahorais (agriculture vivrière et pêche) ont été détruits par la mondialisation capitaliste. Actuellement, la population est entièrement dépendante de la France : le monopole des grands groupes capitalistes, sur la grande distribution et l’importation des marchandises, entretient la vie chère. Le chômage est massif : sur 200.000 habitants, on ne compte que 35.000 salariés.

Mayotte est devenue département français suite au référendum de 2009 qui a vu la presse locale, inféodée aux intérêts coloniaux français, jouer sur les peurs des populations mahoraises et attiser les divisions entre les mahorais et les autres comoriens. Ce référendum était illégal, même du point de vue du droit bourgeois international, les Comores constituant une entité territoriale.

Egalité avec la république française ? Pour y répondre, il suffit de citer trois exemples. A Mayotte, le RSA devrait être appliqué en janvier 2012, mais son montant sera 4 fois moindre qu’en métropole. Les chômeurs ne sont pas indemnisés et le SMIC local n’est que de 85% du SMIC métropolitain. Sous prétexte de lutter contre une immigration illégale, la militarisation de l’île ne cesse d’augmenter. L’instauration du visa Balladur-Pasqua, en 1995, contre l’immigration clandestine des comoriens et des africains continentaux, a causé la mort de 3.000 ã 10.000 d’entre eux, noyés dans des embarcations de fortune. Avec la départementalisation enfin, la « régularisation foncière » impose aux habitants mahorais de la zone côtière de racheter le titre de propriété des terrains qui leur appartenaient. Des milliers de familles vont être expropriées et la propriété foncière va être transférée ã ceux qui ont les moyens de racheter les titres, ã un prix déterminé par……… « France Domaine », service de l’Etat français. La population de Mayotte mène, depuis le 27 septembre, une lutte très dure : manifestations, grèves, émeutes, occupations d’usines, prise d’assaut de commerces. Initialement appelé par les syndicats (CGT, CFDT, puis FO et la CGC), le mouvement a largement dépassé les directions syndicales. Il est devenu un mouvement de masse embrasant toute l’île. L’axe revendicatif est constitué par l’exigence de la baisse des prix des produits de première nécessité. Mais, au-delà de cette revendication immédiate, c’est bien la domination coloniale qui est en cause ã travers la lutte des mahorais.

Face à la mobilisation des mahorais, l’Etat colonial réprime dans le sang : un enfant de neuf ans a perdu un œil et un manifestant est mort. Les forces de répression, CRS et gardes mobiles, sont envoyées en masse, de la métropole et de la Réunion. Cette répression a pour but de garantir les intérêts coloniaux de l’état français dans l’archipel des Comores et d’assurer une présence dans l’océan indien, non loin de l’Afrique des grands lacs.

Pour une mobilisation unitaire, anticolonialiste et anti-impérialiste, en solidarité avec révolte ã Mayotte

Depuis le début de la mobilisation, les organisations du mouvement ouvrier français, y compris l’extrême gauche, ont été honteusement discrètes. Que dire de la « délégation des partis de la gauche française », le 24 octobre au ministère de l’outre-mer à laquelle TEAN fait pourtant allusion en page 10 du numéro 121 ? Une poignée de militants, une quinzaine tout au plus, était présents pour accompagner Olivier Besancenot, Arlette Laguiller et Clémentine Autin venus demander notamment que « des négociations sérieuses soient ouvertes, sans délais, pour examiner (sic !) les revendications économiques et sociales exprimées par le peuple mahorais ». Et cela, ã 15 heures, un lundi de congés scolaires, sans qu’aucun média militant ne soit alerté (aucune annonce, même sur démosphère), alors que la mobilisation ã Mayotte a commencé le 27 septembre ! Dans le même numéro de TEAN on peut lire que « si la répression devait perdurer (sic !), le NPA fera dans les prochains jours une proposition unitaire d’un rassemblement de protestation et de solidarité avec le peuple mahorais. ». Mobiliser tout le parti pour mener le combat unitaire pour une réaction militante la plus large possible contre notre propre impérialisme, voilà la tâche élémentaire et prioritaire d’une direction anticapitaliste et anti impérialiste digne de ce nom !

Après la dérive politique, attentiste dans le meilleur des cas, qui a été celle de l’extrême gauche face à la guerre en Libye, il est urgent de faire entendre la voix de la solidarité internationaliste avec les travailleurs et le peuple mahorais en lutte ! Nombreux sont ceux qui ont commencé à le faire entendre dans le parti. C’est en ce sens que les camarades du comité de Saint-Quentin-en-Yvelines ont fait parvenir le 17 octobre une motion au CE portant sur trois points : « l’organisation d’un meeting parisien avec Philippe Poutou, en solidarité avec les milliers de mahorais mobilisés depuis 3 semaines contre la vie chère et la répression [l’organisation d’autres meetings en province, notamment ã Marseille, où vit la première communauté mahoraise et comorienne hors des Comores, est bien sûr souhaitable], l’édition d’une affiche affirmant la solidarité du NPA avec le peuple mahorais en lutte ainsi que la mise à l’ordre du jour de la solidarité financière avec les grévistes et réflexion sur toute autre forme de solidarité possible ».

Il faut maintenant agir vite. Les Mahorais n’ont plus de nourriture. Ils sont en butte ã une répression féroce.

Notre solidarité active est, pour eux, une question vitale.

29/10/11

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