Israël mène une nouvelle campagne de « punition collective » en Palestine
09/07/2014
Por Vito Chimin
Le 12 juin 2014, trois étudiants israéliens se firent enlever alors qu’ils faisaient de l’auto-stop, ils venaient ã Gush Etzion, au nord d’Hébron en Cisjordanie. Il s’agit d’un groupe de 22 colonies israéliennes au sud de Jérusalem. Le Hamas a salué cet enlèvement mais sans le revendiquer contrairement ã d’autres groupes islamistes. Par ailleurs, le gouvernement palestinien a participé aux recherches des victimes de l’enlèvement aux côtés de l’Etat israélien. Toutefois, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a décidé de s’en prendre directement à l’Etat palestinien qu’il juge responsable de l’enlèvement car il serait contrôlé par le Hamas, alors que les deux suspects de l’enlèvement arrêtés ne faisaient pas partie du Hamas et appartiennent même ã un clan généralement hostile ã celui-ci. Finalement, le gouvernement israélien, comme ã son habitude, préféra mener une politique de « punition collective » et rendre tous les palestiniens responsables de cet enlèvement, et ainsi mener une véritable intervention armée contre les populations.
La guerre en représailles
En réaction, le gouvernement israélien n’a rien trouvé de mieux qu’une intervention armée, sous le prétexte de la « responsabilité collective ». Plus de 400 arrestations ont eu lieu, dont des représentants religieux (imams) mais aussi des enseignants, ainsi que 2200 perquisitions et des démolitions d’habitations. 5 palestiniens furent tués durant ces opérations, dont 3 enfants. Et les réactions furent d’autant plus importantes après que les corps des trois étudiants furent retrouvés le 30 juin. "Le Hamas est responsable et le Hamas paiera", a déclaré le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, menaçant les palestiniens de lourdes représailles. Les gouvernements impérialistes de France et les Etats-Unis donnent leur feu vert ã cette attitude en condamnant le meurtre des trois étudiants mais en gardant le silence concernant les méthodes brutales employées pour les retrouver. Le Hamas accuse le gouvernement israélien d’avoir un prétexte d’intervention et d’attaque sur la bande de Gaza, le tout en usant d’une légitimité accordée par la communauté internationale. Ainsi, de nombreux raids aériens ont eu lieu sur la bande de Gaza (contrôlé par le Hamas), 34 frappes ont eu lieu dans la nuit du 30 juin au 1er juillet suite à l’annonce de la mort des trois adolescents, mais sous le prétexte des roquettes tirées depuis la bande de Gaza en juin. La cible du gouvernement israélien est donc toute la population palestinienne, jugée seule responsable du meurtre des trois étudiants. Clairement, Israël souhaite réduire le peuple palestinien, et continuer impunément sa politique d’oppression en Palestine. Le tout relayé par une campagne de communication haineuse et raciste...
La campagne de communication ultraréactionnaire
Depuis l’enlèvement des trois jeunes israéliens le 12 juin, Israël mène une campagne d’accusation, imputant au peuple palestinien, la responsabilité du rapt, sous le prétexte que le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas, est hostile à l’Etat d’Israël. En mettant en avant une prétendue « responsabilité collective » du peuple palestinien, le gouvernement israélien a entraîné de graves conséquences sur l’opinion de la population israélienne. Ainsi, le 1er juillet ã Jérusalem, des centaines de manifestants israéliens appelaient à la vengeance, à la mort des palestiniens. Le réseau social Facebook ã été également un vecteur de cette incitation haineuse et raciste à la vengeance suivie par des milliers de personnes. De plus, on pouvait voir sur des photographies des militaires ou des policiers poser en armes ou même des civils diffusant des messages meurtriers tels que "Mort aux Arabes".
Ainsi, mardi 1er juillet au soir, un jeune palestinien a été kidnappé dans le quartier de Chouafat ã Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël. Il a été par la suite retrouvé mort, brûlé vif. Il s’agit probablement d’un acte de vengeance de la part d’israéliens poussés par la politique de haine instillée par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Par ailleurs, la réaction du gouvernement israélien vis-à-vis du meurtre du jeune palestinien a été clairement différente de la réaction face au meurtre des trois étudiants. Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovich a même été jusqu’à demander aux palestiniens de "baisser d’un ton" face aux accusations des palestiniens à l’encontre des israéliens.
Halte à la politique criminelle de l’Etat terroriste d’Israël !
Ce que nous pouvons affirmer face ã ces événements au Proche-Orient, c’est que le gouvernement israélien continue ã déployer sa politique raciste et colonialiste à l’égard du peuple palestinien. Il a clairement profité de l’enlèvement de trois de ses colons pour légitimer ses interventions, ses perquisitions, ses bombardements, tout son arsenal oppresseur face au peuple palestinien.
Nous ne pouvons qu’exprimer notre solidarité avec le peuple palestinien. Nous sommes par ailleurs profondément convaincus que la seule issue réaliste pour établir des rapports de fraternité pérennes entre musulmans et juifs c’est l’abolition de l’Etat d’Israël et la construction sur ses ruines d’une Palestine ouvrière et socialiste dans le cadre de la lutte pour une Fédération d’Etats Socialistes du Moyen-Orient. Le rôle des révolutionnaires n’est pas simplement de soutenir la résistance de nos sœurs et frères palestiniens face à la brutalité de l’Etat sioniste mais d’affaiblir ses principaux partenaires, c’est-à-dire les pays impérialistes. La lutte contre « nos » impérialisme c’est la meilleure façon précisément de créer les meilleures conditions pour la libération des peuples du Moyen-Orient !
6/7/2014.